Introduction : Un cinéma invisible chez vous
Ma femme et moi ne sommes pas de grands fans de télévision, donc nous ne voulions pas d’un écran noir permanent dans notre salon. Pourtant, nous aimons regarder des films. Notre objectif était simple : créer une solution totalement invisible.
Matériel utilisé
• Projecteur
• Écran blanc motorisé
• Dispositifs Shelly (1PM, RGBW2, Plug)
• Moteur pour le système de levage
• Aluminium 500 x 25 x 4 mm
• Tige filetée de 5 mm
• Enceinte Bluetooth
• Chromecast
• Outils divers : tournevis, perceuse, vis, écrous autobloquants, etc.
Étape 1 : Bien réfléchir avant de se lancer
Honnêtement, ce projet n’est pas à prendre à la légère... sauf si vous êtes très motivé. Avec ces instructions, cela peut facilement prendre plus de 60 heures ; pour ma part, j’y ai consacré plus de 80 heures. Rien que le choix du projecteur m’a demandé des jours de recherches, car les paramètres à prendre en compte sont nombreux.
Pour trouver un projecteur adapté avec un budget raisonnable, il faut compter au moins 10 heures de travail.
Une des raisons qui m’a poussé à opter pour cette solution de TV invisible était aussi le prix des télévisions grand format. Il y a quelques années, une TV de 84 pouces coûtait environ $5000, alors qu’aujourd’hui, on trouve un projecteur équivalent à ce prix.
Étape 2 : Un brin de folie ? Parfait, on y va !
Nous avons commencé par faire fabriquer une étagère à plantes sur mesure. Il a fallu communiquer les dimensions au menuisier. Voici quelques recommandations :
• Hauteur adaptée pour ne pas encombrer l’espace tout en laissant de la place pour les plantes
• Diviser l’étagère en compartiments séparés, au cas où une fuite surviendrait
• Chaque compartiment doit être étanche
• Panneaux avant amovibles pour faciliter l’accès
• Laisser environ 10 cm d’espace au-dessus pour dissimuler l’écran
Étape 3 : Choisir le bon projecteur
Avec un budget de $700, le choix est limité. Je ne vais pas entrer dans les détails techniques de la qualité d’image mais voici quelques points clés liés à ce projet :
• Distance de projection : Si vous avez une contrainte de distance, assurez-vous que le projecteur puisse produire une image de la bonne taille. Le zoom est souvent limité. Consultez le manuel et faites vos calculs.
• Correction de l’angle : Pour éviter de se cogner la tête, le projecteur sera incliné. Il faut que celui-ci puisse compenser cette inclinaison. Là encore, faites vos calculs selon votre situation.
• Dimensions compatibles avec le faux plafond : L’espace est souvent restreint. Nous avions environ 32 cm de hauteur, ce qui est assez mais même ainsi, ça a été compliqué de tout faire rentrer.
• Pas besoin de fonctions intelligentes : Pas besoin d’un projecteur connecté si vous utilisez un Chromecast pour accéder à Netflix ou autres.
Étape 4 : Mécanisme à bras croisés
Cela peut sembler compliqué mais c’est l’une des parties les plus simples du projet.
J’ai choisi de l’aluminium solide : 500 x 25 x 4 mm, un bon compromis entre prix, flexibilité, robustesse et poids.
Le plus grand carré pouvant rentrer dans notre plafonnier rond fait environ 54 cm de côté, donc l’aluminium fait 50 cm de long. Chaque plaque comporte trois trous de 5 mm, qui doivent être percés avec une très grande précision pour assurer la fluidité du mécanisme.
J’ai percé la première plaque avec soin, puis l’ai utilisée comme modèle pour les suivantes.
Assemblage : vis de 5 mm au centre avec écrou frein, puis tiges filetées coupées à 50 cm, avec écrous freins à chaque extrémité, insérées dans les trous latéraux.
Les écrous doivent être bien serrés, ni trop ni trop peu.
Étape 5 : Bras croisés inférieurs : installation de la lumière
Comme l’écartement des bras croisés change lorsqu’ils montent ou descendent, il faut un élément mobile. Pour ma part, j’ai utilisé des rails à billes.
Il en faut deux en bas, et deux autres pour le support supérieur décrit à l’étape suivante. Au départ, je pensais en mettre huit pour tous les points de fixation mais il vaut mieux qu’un côté reste fixe.
À part ça, j’ai fabriqué un cadre carré avec des morceaux d’aluminium que j’avais chez moi, assemblé avec des vis passant à travers des trous percés dans la lampe.
Utilisez des vis longues pour pouvoir ajuster la position de la lumière une fois en haut.
Étape 6 : Bras croisés supérieurs : moteur et montage au plafond
Le support supérieur se compose d’un autre cadre carré avec le moteur placé au centre.
Le moteur est un modèle standard pour volets roulants, avec son rail de montage, donc facile à fixer.
Je l’ai placé au centre, ce qui a été une erreur car cela prend de la place pour le projecteur. Je recommande de le positionner à l’opposé du projecteur.
Le mouvement est assuré par l’enroulement des courroies contrôlé par le moteur.
Étape 7 : Conduit pour câbles
Le projecteur et la lumière ont besoin d’électricité, et comme ils bougent, les câbles passent dans un conduit flexible.
Il est difficile de plier ce conduit correctement. J’ai utilisé du ruban adhésif argenté pour empêcher les plis aux mauvais endroits.
Étape 8 : Câblage et contrôle avec Shelly
L’écran, le moteur et le projecteur nécessitent de l’électricité. Heureusement, j’avais tout prévu.
J’ai utilisé 8 dispositifs Shelly :
• 3x Shelly 2PM pour l’écran, le moteur du projecteur et les volets extérieurs
• 1x Shelly Plug pour contrôler le projecteur
• 1x Shelly BLU Button pour déclencher le mouvement
• 3x Shelly RGBW2 pour les lumières des plantes et sous le projecteur
J’utilise déjà une cinquantaine de dispositifs Shelly dans mon appartement donc c’était facile à intégrer. Pas besoin de passerelle, tout se connecte en Wi-Fi et peut être piloté via le Cloud.
Si vous êtes assez courageux pour avoir lu jusqu’ici, l’installation de Shelly sera un jeu d’enfant !
Étapes pour configurer Shelly :
1. Alimentez le dispositif (2PM en 230V, RGBW2 en 12V ou 24V)
2. Le dispositif crée un point d’accès Wi-Fi nommé shellyXXXXXXXXX
3. Connectez votre téléphone ou PC à ce réseau
4. Accédez à 192.168.33.1 dans un navigateur
5. Configurez la connexion à votre Wi-Fi
6. Attribuez une IP fixe, c’est recommandé, ou notez l’IP assignée par votre box
7. Accédez à l’interface web
8. Téléchargez l’application Shelly Smart Control pour gérer vos dispositifs
Voici une vidéo montrant le mécanisme en mouvement :
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Quand vous appuyez sur un bouton :
1. Le système de levage, l’écran et les volets descendent via Shelly 2PM
2. Les lumières se tamisent ou s’éteignent grâce aux Shelly RGBW2
3. Le projecteur est alimenté via Shelly Plug, et s’allume automatiquement
4. Le Chromecast démarre
Pour ranger le système après le film :
Je ne coupe pas le projecteur via Shelly Plug (sinon la lampe s’userait vite), je l’éteins avec la télécommande. Quand Shelly détecte que le projecteur est éteint (ventilateur arrêté), tout remonte automatiquement via une scène dans Home Assistant.
Tout ceci pourrait être géré uniquement avec Shelly mais comme j’utilise Home Assistant pour beaucoup d’autres fonctions, j’ai tout intégré dans cette plateforme.
Étape 9 : Découpe du plafond
Avec un faux plafond en plaques de plâtre, la découpe est simple. Il faut juste bien positionner l’ouverture pour qu’elle soit invisible lorsque le système est remonté.
Étape 10 : Réglages finaux
Après installation, plusieurs ajustements sont nécessaires :
• Position de fin de course du moteur
• Alignement précis du projecteur avec l’écran
• Angles et centrage de l’image
Préparez-vous à tester, ajuster et recommencer !
Étape 11 : Pièges à éviter
Voici quelques erreurs à éviter :
• Aluminium trop fin (500 x 15 x 2 mm) = manque de stabilité
• Mauvaise position du moteur = perte d’espace utile
• Arrêt mécanique non fiable = risque d’accident
• Pensez à ajouter une sécurité : un interrupteur d’arrêt d’urgence pour stopper immédiatement le système en cas de besoin
Étape 12 : La plus importante
Remerciez votre partenaire pour sa patience ! Profitez ensemble de vos films dans un salon sans télévision visible.